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Annick Lefebvre

Finaliste, 2020

Protégée, 2014

Image : Nom, Titre, Description

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Annick Lefebvre est diplômée en critique et dramaturgie de l’UQÀM en 2004. En 2012, elle fonde Le Crachoir, une compagnie qui repense le rôle de l’autrice ou de l’auteur au sein du processus de création/production/représentation d’une œuvre. Elle est entre autres l’autrice des pièces Ce samedi il pleuvait (finaliste du prix Michel-Tremblay 2013); La machine à révolte (finaliste du prix Louise-LaHaye 2015); J’accuse (finaliste du prix Michel-Tremblay, du prix de la critique de l’Association québécoise des critiques de théâtre [AQCT] [AQCT] et des Prix littéraires du Gouverneur général en 2015); Les barbelés (finaliste du prix de la critique 2019 de l’AQCT); ColoniséEs (lauréat du Prix Michel-Tremblay et finaliste des Prix littéraires du Gouverneur général en 2019), ainsi que de très nombreux courts textes pour des événements collectifs. Elle a récrit deux fois J’accuse : pour la Belgique, puis pour la France. Annick Lefebvre a été la protégée de l’auteur Olivier Choinière au Prix Siminovitch 2014. Son théâtre est publié chez Dramaturges Éditeurs.

Depuis sa sortie de l’UQÀM en 2004, Annick Lefebvre a fondé Le Crachoir, compagnie qui questionne le rôle de l’auteur au sein du processus de création, de production et de représentation d’une œuvre. Elle est l’auteure de Ce samedi il pleuvait pièce finaliste des prix Gratien-Gélinas 2011 et Michel-Tremblay 2013. En 2013-2014, elle était de l’équipe d’auteurs de l’édition émergente des Contes Urbains à La Licorne). Cette saison, elle montera sur les planches du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui avec l’équipe de 26 lettres: abécédaire des mots en perte des sens (Olivier Choinière, Jamais Lu), théâtre où sa pièce J’accuse sera mise en scène par Sylvain Bélanger, en avril 2015. Au même moment, en France, La machine à révolte, son premier texte pour adolescents, sera présenté en Alsace et en Basse-Normandie. Annick complète actuellement l’écriture de Prends-moi, qu’elle coécrit avec Giuseppe Lonobile (Belgique) et Olivier Sylvestre (Québec), en plus d’entamer l’écriture de ColoniséEs, son prochain projectile dramaturgique.

On est en 1999, j’étudie au baccalauréat en enseignement du français au secondaire. Avec des amis qui étudient en théâtre, on va voir la première production du Théâtre du Grand Jour. La pièce se nomme Autodafé et elle est écrite par Olivier Choinière. Je ne sais pas qui est Olivier Choinière, mais je sais que le spectacle me fait découvrir une parole coup de poing à laquelle je m’identifie. En marge de sa représentation, le public peut participer à un concours: «Écrivez votre propre manifeste révolutionnaire». Je participe. Un an plus tard, je reçois un appel de Sylvain Bélanger, directeur artistique de la compagnie, il me dit: «Finalement, on a commandé des manifestes à des auteurs professionnels et on a organisé un événement qui va avoir lieu au Théâtre d’Aujourd’hui, mais on voudrait que ton texte fasse partie du spectacle.» C’est comme ça qu’en octobre 2000, alors que j’étais loin de me douter que j’allais écrire du théâtre un jour, Olivier Choinière mettait en scène la soirée À crier sur tous les toits et faisait entendre ma parole au public pour la première fois.

Après, on fait un saut de treize ans. Treize ans pendant lesquels je lâche mon baccalauréat en enseignement, je deviens stagiaire pour la création de la pièce Incendies de Wajdi Mouawad et j’écris ma première pièce. Olivier Choinière me propose d’en parrainer la réécriture et la production. On est le 9 avril 2013, c’est la première de Ce samedi il pleuvait, Mélissa, la blonde d’Olivier, vient s’asseoir à côté de moi et me demande si je suis nerveuse. Je lui dis que oui. Elle me confie qu’Olivier aussi. Je proteste. Je ne peux pas concevoir qu’Olivier soit stressé. Olivier arrive et Mélissa prend sa main et la dépose dans la mienne. La moiteur de sa paume est venue me confirmer qu’Olivier était fébrile. Et qu’il y croyait dur comme fer. En ce texte là… Et en moi, aussi, je pense.

Au printemps 2015, ma deuxième pièce sera présentée au Théâtre d’Aujourd’hui. Sur la même scène que les nouveaux textes de Wajdi Mouawad et d’Olivier Choinière. Ce qui m’émeut profondément. Cette saison, je vais aussi participer à un projet collectif qu’Olivier orchestre et pour lequel j’ai dédié le texte que j’y lirai à Marianne Dansereau. Marianne c’est une jeune comédienne de 23 ans, mais c’est surtout quelqu’un qui écrit des pièces qui me jettent par terre. Et moi, je suis prête à tout pour que le public accède rapidement à sa parole. Comme Olivier l’a fait avec moi, jadis. Or, cette semaine, j’ai reçu un appel de Marianne qui me disait qu’Olivier lui avait proposé de coacher l’écriture de sa prochaine pièce. Je suis tout de suite sortie de chez moi pour aller acheter du champagne. Puisque toutes ces filiations se rejoignaient avec une concordance qui me bouleverse encore.

Merci Olivier Choinière, merci d’être de tous mes envols, je pensais vraiment pas te remercier en utilisant une métaphore d’oiseaux, mais je vais m’assumer: merci pour les ailes. En même temps «les ailes» c’est aussi un terme qu’on peut utiliser pour désigner le permis de pilotage d’un avion, pis ça, j’haïs pas ça. Te remercier pour m’avoir appris à piloter la machine qui fait décoller mes mots pour mieux les faire atterrir où je désire, ben j’haïs vraiment pas ça!

Merci Paul Lefebvre, merci Marcelle Dubois, merci Marie-Ève Milot. Merci à l’organisation du Prix Siminovitch, merci d’avoir créé un prix qui permet un parrainage concret entre les diverses générations d’artistes. Je suis heureuse, choyée et honorée d’être des vôtres, ce soir.

Merci à vous tous! Bonne fin de soirée.

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