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Ronnie Burkett

Lauréat, 2009

Image : Nom, Titre, Description

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2009 Lauréat

Ronnie Burkett est tombé amoureux de la marionnette à l’âge de sept ans… en ouvrant une encyclopédie à ce mot. Dès l’âge de 14 ans, il part en tournée avec ses spectacles de marionnettes en Alberta – et n’a jamais cessé de parcourir les routes depuis! Considéré à juste titre comme l’un des artistes de théâtre les plus éminents du Canada, Ronnie Burkett a créé certains des spectacles de marionnettes les plus complexes et les plus audacieux du monde. Son travail séduit des publics adultes d’une ampleur sans précédent pour la marionnette. Sur les grandes scènes canadiennes comme dans les festivals internationaux de théâtre, tous ses spectacles reçoivent un accueil dithyrambique, critique autant que public. Ronnie Burkett est également pédagogue : il a enseigné l’art de la marionnette dans des universités et collèges du Canada, du Royaume-Uni et de l’Australie, et donné des cours de maître, des ateliers ainsi que des conférences dans de nombreux festivals et colloques. Après 10 Days on Earth, Provenance et la trilogie Memory Dress (Tinka’s New Dress, Street of Blood et Happy), aujourd’hui retirés de l’affiche, il présente actuellement Billy Twinkle, Requiem For a Golden Boy. Quand il n’est pas en tournée, Ronnie Burkett travaille sur ses deux prochaines productions dans son studio de Toronto, entouré de plus de 1 200 livres sur la marionnette, de Plasticine et d’outils de menuiserie et d’ébénisterie…

Discours d’acceptation

Merci Dr Siminovitch. Merci aux fondateurs du Prix Siminovitch de théâtre et à BMO Groupe financier de parrainer le Prix et cette soirée, à Mary Adachi de m’avoir sélectionné et au jury pour son immense acte de foi.

Je suis ravi d’être enfin invité à l’un de ces cocktails de l’élite où, selon notre premier ministre, les artistes se pressent. Personnellement, je n’en connais pas beaucoup qui meurent d’envie de revêtir un complet. Mais je ne côtoie peut-être pas les bonnes personnes. Et je ne me considère pas non plus comme un artiste… du moins pas encore. J’espère qu’avant de rendre mon dernier souffle, ce mot s’échappera de mes lèvres, riche de sens. Pour moi, un artiste est une personne qui crée une œuvre qui ne se discute pas, mais qui se ressent. Il me semble que je suis encore loin du compte. Cependant, le Prix Siminovitch de thé âtre me laisse croire que je suis peut-être sur la bonne voie. C’est pourquoi je tiens à vous remercier tous de votre vote de confiance.

Se trouver en milieu d’une carrière, d’une vie, d’une expérience, d’un processus de compréhension, de l’exercice de son métier, est passionnant. Dans un monde avide de jeunesse et de nouveauté, je me sens invisible depuis quelques années. Trop vieux pour être la dernière attraction à la mode et trop jeune pour être un vieux maître vénéré. En fait, c’est une place de choix. Je suis assez satisfait de pouvoir simplement créer de nouvelles œuvres sans avoir à me soucier d’ecirc;tre l’enfant terrible de la presse qui passe son temps à mettre son personnage de l’avant. Si on a la chance d’arriver à mi-carrière, cela suppose que les ficelles de la technique sont maîtrisées, et que la deuxième partie du chemin sera consacrée à l’exploration d’idées et de différents contenus. C’est là ma passion, suspendu que je suis au milieu de tout cela. Je suis le plus surpris de tous d’avoir été sélectionné pour recevoir ce magnifique honneur. Mais grâce à Dieu et aux fondateurs, il y a un prix qui récompense ceux et celles qui sont tout simplement à mi-parcours. Et croyez-moi, le meilleur reste à venir; ce mitan n’est en vérité que le début.

Mon principal mentor dans le domaine des spectacles de marionnettes, Martin Stevens, a dit que l’art était notre contribution personnelle à la grande conversation sur la vie. Maintenant que je suis arrivé à mi-chemin dans ma carrière, le Prix Siminovitch me permettra de poursuivre cette discussion d’une façon significative.

Je crois que le jury a fait un choix qui ne manque pas d’audace. Un choix historique dont il n’est peut-être même pas conscient. Je suis tout à la fois concepteur, auteur, acteur, producteur, technicien ambulant, patron, collaborateur, agent de publicité, fabricant de moules et sculpteur sur bois, mais avant tout, je suis marionnettiste. Et il n’y a aucune catégorie dans les cycles de trois ans du Prix Siminovitch pour les gens de mon espèce. Et pourtant, je suis là devant vous. Je tiens à en remercier le jury, non seulement à titre personnel, mais également pour le message qu’il envoie ainsi à mon petit groupe un peu étrange dans le monde des arts, à savoir que le spectacle de marionnettes est effectivement un art à part entière qui doit être reconnu sur la scène théâtrale. La situation était bien différente quand j’ai commencé. C’est pourquoi j’espère que ce Prix encouragera les jeunes à créer des marionnettes dans le sous-sol de leurs parents et à oser rêver grand.

Je tiens à remercier personnellement les fondateurs d’avoir créé ce Prix en l’honneur des Siminovitch. Je sais ce que signifie vouloir garder en vie un esprit qui nous est cher et se rappeler une personne importante. La dernière fois que j’ai pris la parole en public, c’était il y a à peine une semaine, pour l’éloge funèbre de ma mère au service commémoratif qui a eu lieu en Alberta. J’ai appris que je venais de recevoir ce Prix le jour même où ma mère est décédée. Ma mère, et mon père qui nous a quittés l’an passé, auraient adoré cette marque de reconnaissance. J’aurais souhaité qu’ils puissent voir un groupe de banquiers organiser une fête en mon honneur. Mes parents étaient les gens les plus loyaux, les plus spectaculaires, les plus drôles et les plus simples que j’aie jamais connus. Leur soutien et leur fierté pour mes entreprises étaient infinis. Certes pas inconditionnels, mais infinis. Dans un monde qui nivelle par le bas, j’apprécie plus que jamais leurs exigences. Quand j’étais encore adolescent, mon père m’a dit : « Comment se fait-il que n’importe quel abruti dans cette pièce puisse affirmer être un artiste sans que personne remette cette affirmation en question? Si on prétend être un artiste, il faut le prouver. Et si cette affirmation est nécessaire, c’est la preuve en soi qu’elle n’est probablement pas vraie. » Voici donc en un mot résumé ce qu’était mon père… et la province de l’Alberta.

Quelles étaient les chances pour un gamin des Prairies de devenir marionnettiste et de faire une carrière internationale en théâtre? En fait, elles étaient assez bonnes. Quand j’ai commencé à me faire connaître, je veux dire quand j’étais jeune et motivé, il y avait une multitude de petites subventions dans le domaine artistique.

Ainsi, à 14 ans, j’ai obtenu 1 000 $ d’Alberta Culture pour aller au Puppeteers of America Festival, à Lansing, au Michigan. La douce folie de mes parents qui m’ont mis dans l’avion et m’ont autorisé à traverser la frontière tout seul pour frayer avec une bande de vieux fous qui faisaient danser des marionnettes est une chose. Mais mieux encore, l’Alberta a dit : Vas-y. Écoute. Apprends. Et reviens riche de nouvelles expériences. C’est ce que j’ai fait. J’ai rencontré les maîtres dans l’art du spectacle de marionnettes à ce festival et ils m’ont pris sous leur aile. Et à ma façon, je les ai ramenés avec moi.

À 18 ans, j’ai quitté l’université et avec une autre petite subvention d’Alberta Culture, j’ai participé à un congrès et à un festival internationaux de marionnettistes à Moscou. Ce que j’ai vu dans les théâtres moscovites reste inscrit dans ma mémoire et a changé à tout jamais ma vision de la vie, de la conception des marionnettes et du spectacle. À ma façon, j’ai aussi rapporté ces rencontres dans mes valises. D’une autre façon, je les ai présentées au monde, dans de multiples tournées, avec une saveur toute canadienne.

Plusieurs années plus tard, quand cette idée folle de faire du théâtre de marionnettes pour adultes m’a traversé l’esprit, le Conseil des arts du Canada avait une petite subvention intitulée Explorations qui m’a permis de me lancer dans ce projet. Le Theatre of Marionettes sillonne les routes depuis 23 ans maintenant grâce à ce premier investissement de mon pays dans une petite entreprise artistique.

Quelles étaient les chances pour un gamin des Prairies, passionné de marionnettes de faire une carrière internationale en théâtre? Elles étaient bonnes. Tout simplement parce que j’étais né au Canada et que, non seulement j’appartenais à une génération qui était alors capable de courir le monde pour y faire l’expérience de mon langage artistique et de rapporter de riches expériences dans ses bagages, mais également parce que dans le Canada où j’ai grandi et où j’ai été formé, il y avait des troupes de théâtre et de danse, et des groupes de musique qui partaient constamment en tournée aux quatre coins du pays.

J’ai vu la pièce Ten Lost Years et je me suis rendu compte pour la première fois que nous étions intéressants sur scène. J’ai vu la Canadian Opera Company présenter La Bohème. J’ai vu Danny Grossman jouer dans Higher. J’ai vu tout cela et bien plus encore à Medecine Hat, en Alberta.

Je suis d’accord avec notre premier ministre. Le milieu artistique au Canada est élitiste. Contrairement au Canada de ma jeunesse, à moins de vivre dans une grande ville et d’avoir un revenu disponible très élevé, il est impossible de voir un ballet, d’assister à un opéra, à une pièce de théâtre ou à la représentation d’un orchestre symphonique. Alors que d’autres pays savent que le meilleur moyen de mettre en valeur son caractère distinctif et son éclat sur la scène internationale consiste à exporter sa culture, notre gouvernement a purement et simplement supprimé les programmes d’exportation de la culture. Notre voix audacieuse, unique et issue du nouveau continent s’est tue sur les scènes du monde. Alors, même si les enfants d’Abbottsford, de Wawa, d’Antigosh et de Medicine Hat réussissent à attirer l’attention internationale, le Canada dit Non. C’est pourquoi, au cours d’une année de mort et de destruction, une année où j’ai très sérieusement envisagé la possibilité que ma petite troupe ambulante mette la clé sous la porte et où j’ai entendu mon pays dire Non, non et non, j’aimerais sincèrement remercier le Prix Siminovitch de théâtre, qui, lui, dit Oui haut et fort.

D’ailleurs, ce n’est pas la seule voix que j’ai entendue s’élever récemment. L’autre jour, j’étais au Starbucks de Roncesvalles quand une femme est entrée, s’est assise et a commencé à parler toute seule, à parler aux clients, aux fantômes, à Dieu, à tout le monde et à n’importe qui. Elle ressemblait, à défaut d’une description plus exacte, à une marionnette de Burkett en puissance. Édentée, très vieille et revêtue de ce mystérieux drapé de peau qui apparaît quand les lèvres, le menton et le cou ne font plus qu’un. Cheveux blancs et coupe brutale, trop nombreux sacs d’épicerie… elle demandait à différentes jeunes femmes qui se trouvaient au Starbucks si celles-ci travaillaient dans la maison où cette femme vivait. J’ai tenté de l’ignorer, mais mon désir pervers de créateur de marionnettes d’étudier son visage, ses chevilles, ses bas et le contenu de ses sacs m’a poussé à la dévisager. Et elle ne m’a plus lâché.

Elle m’a fixé et s’est mise à hurler : « Tu n’avais pas besoin de chirurgie! » J’ai de nouveau tenté de l’ignorer, concentrant toute mon attention sur mon latte vanille hypocalorique. La femme s’est remise à hurler : « Tu n’avais pas besoin de chirurgie! » C’était incroyable. Qui était-elle? Une sorcière? Une voyante? Une folle? « Tu n’avais pas besoin de chirurgie! » Qui lui avait dit? Comment pouvait-elle savoir que j’avais l’intention d’investir l’argent du Prix Siminovitch dans de si nombreuses interventions de chirurgie esthétique que, d’ici avril prochain, j’aurais la peau du visage aussi tendue que celle d’un tambour. Ah… les potins dans le monde du théâtre!

Je me suis sauvé et ai trouvé refuge sur un banc, à l’extérieur du Starbucks. Mais elle m’a suivi. Debout, là, sur les marches du café, elle m’a dévisagé et a hurlé : « Tu es le meilleur dentiste du monde! » Quelle chose étrange. Elle hurla de nouveau : « Tu es le meilleur dentiste du monde! » Vraiment très bizarre. C’était complètement fou. Et potentiellement dangereux. Enfin, si jamais le jury du Prix Siminovitch en avait vent? Que se passerait-il s’il apprenait que j’étais dentiste et non pas créateur de marionnettes? Il me déposséderait du Prix avant même que j’aie eu le temps de mettre la main dessus. « Tu es le meilleur dentiste du monde! »

Je me suis levé, prêt à partir, je l’ai regardée et lui ai dit : « Vous savez très bien que je ne suis pas dentiste ». Ce à quoi elle répliqua : « Tu es le meilleur dentiste du monde! » Je l’ai de nouveau dévisagée pendant une demi-seconde et je me suis alors rendu compte de deux choses : un, qui étais-je pour la contredire? Je puis vous assurer que je n’ai jamais tâté de la dentisterie amateur. Que je ne suis pas diplômé en chirurgie dentaire. Mais si elle voulait hurler à qui voulait l’entendre que j’étais le meilleur dentiste du monde, qu’est-ce que cela pouvait bien faire? Qui sait, peut-être y a-t-il un prix qui récompense aussi le meilleur dentiste du monde? J’aurais peut-être pu doubler mes revenus!

La deuxième chose dont je me suis rendu compte est la suivante : elle n’était ni sorcière, ni voyante, ni folle. Elle était cet être étrange et magique que je cherche dans les tramways, les aéroports et les cafés. Cette magnifique créature hurlante et imparfaite était mon inspiration, ma muse.

Pendant des années, on m’a demandé : « Bon sang, Ron, comment tu trouves tes personnages? » Eh bien. J’ai un chaudron où bouillonnent toutes sortes de niaiseries et d’inventions dans mon studio, mais la source de mes personnages, c’est nous. Nombreux sont les marionnettistes à façonner des personnages fantastiques, des gargouilles et des monstres, des anges et des démons, des elfes et des animaux qui parlent. Je crée de petits personnages, des représentations plus petites de nous tous; parce que dans mon espèce, il y a assez d’anges et de démons.

Alors cette femme tout à la fois magnifique, folle et abîmée par la vie qui ne cessait de proclamer que j’étais le meilleur dentiste du monde allait sans aucun doute se frayer un chemin sur scène, dans mon prochain spectacle, une icône en bois ratatinée dont la folie et le désespoir évoquaient la condition humaine. Une vision iconique de nous-mêmes sur scène qui peut-être ne se prête à aucune discussion, mais se laisse simplement ressentir.

Je suis le produit de mes mentors et de leur confiance en moi. De prestigieuses, magnifiques et imparfaites brutes de l’art du spectacle de marionnettes qui m’ont appris à dessiner, à sculpter et à observer, mais surtout, m’ont poussé à dépasser les limites du simple divertissement facile et charmant que cet art était devenu. Je suis aussi le produit de mon pays et de la confiance qu’il m’a faite. Certes, le Canada anglophone n’est peut-être pas le lieu de prédilection de la création théâtrale de l’heure, mais je continue de croire que je suis ici devant vous ce soir simplement parce que j’étais un enfant canadien passionné de marionnettes. Nous avons peut-être tous la responsabilité de faire de notre environnement un monde meilleur. En tant que marionnettiste, fils et Canadien, j’espère pouvoir y parvenir en échange des immenses faveurs qui m’ont été accordées.

J’ai une énorme dette envers les collègues et les artisans qui ont travaillé avec moi au cours des années pour créer mes marionnettes. Leur amitié, leur passion et leur souci du détail n’ont cessé de faire de moi une personne meilleure et m’ont poussé à continuer alors que je me retrouvais parfois assis sur une montagne de sciure, à me demander comment j’allais bien pouvoir honorer une autre échéance impossible. Je suis aussi reconnaissant et redevable envers un nombre incalculable de concepteurs, d’auteurs, d’acteurs, de danseurs, de techniciens et de musiciens qui m’ont inspiré, m’ont remis en question et plus encore m’ont fait la grâce de leur générosité d’esprit. Personne n’a bénéficié d’une plus grande bonté.

Pour Martin Stevens, mon mentor, qui, mon père mis à part, a été l’homme le plus influent dans ma vie et certainement l’un des plus dignes d’être cité, une marionnette était une idée mise en forme et en mouvement. Il insistait pour que les trois éléments indispensables soient présents : la forme physique, la pensée ou l’impulsion à l’origine de la création du personnage et le mouvement sur scène. Je me suis rendu compte l’autre jour qu’il s’agissait là d’une excellente description; elle s’applique aussi à la vie d’une personne. C’est pourquoi je suis reconnaissant d’avoir obtenu le Prix Siminovitch de théâtre qui ne manquera pas de me pousser à réfléchir et à aller de l’avant, encore et toujours. Je pars en tournée avec mes spectacles depuis l’âge de 14 ans. Ma carrière est plus longue que celle du premier ministre. Alors, grâce à ce fol acte de foi et de confiance répétée dans le gamin passionné de marionnettes que le Prix Siminovitch récompense aujourd’hui, cette voix audacieuse, unique, issue du Nouveau Monde et éminemment canadienne continuera de se faire entendre.

Merci.

En retour, j’ai le plaisir de pouvoir faire bénéficier une jeune artiste canadienne, elle aussi conceptrice de marionnettes et marionnettiste, de mon vote de confiance et d’une partie de ce Prix extraordinaire. Il s’agit d’une jeune femme qui est à n’en pas douter une puriste. Elle a assisté à un spectacle de marionnettes d’un compatriote – ce compatriote – il y a quelques années et s’est dit… eh… c’est ce que je veux faire. Elle est partie étudier à l’Institut international de la marionnette, en France, en est ressortie diplômée et a, elle aussi, rapporté toute cette richesse dans ses bagages. Une jeune femme qui, lorsque je lui ai téléphoné pour lui annoncer qu’elle avait gagné une partie de ce Prix, s’est mise à pleurer et s’est écriée : « Je vais pouvoir monter un nouveau spectacle! ». Je n’aurais pu mieux choisir. Il s’agit de Clea Minaker. J’ai l’immense plaisir de vous la présenter à titre de protégée du Prix Siminovitch de théâtre de cette année.

2009 Protégée

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