Martha Henry

Martha Henry

Finaliste, 2001

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Biographie

Martha Henry était une actrice et metteuse en scène américano-canadienne. De son vivant, elle était considérée comme l'une des comédiennes les plus acclamées et les plus accomplies du Canada. Elle a été la première diplômée de l'École nationale de théâtre en 1961 et s'est surtout fait connaître pour son travail au Festival de Stratford. Elle a reçu de nombreuses récompenses, dont trois prix Génie de la meilleure actrice et le prix du Gouverneur général pour les arts de la scène pour sa contribution au théâtre canadien.

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Leslee Silverman

Leslee Silverman

Finaliste, 2001

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Biographie

Leslee Silverman est une metteuse en scène de théâtre canadienne, reconnue pour son théâtre pour jeunes publics. Elle a fondé le Manitoba Theatre for Young People en 1982. Parmi les prix et distinctions qu'elle a reçus, citons la Silver Jubilee Commemorative Medal (1992) ; le YWCA Woman of Distinction Award (2001) ; la première récipiendaire du Manitoba Arts Council Award of Distinction (2003) ; le City of Winnipeg Certificate of Appreciation (2003) ; le Honorary Member, Association for Canadian Theatre Research (2004). En 2010, le MTYP a reçu le Human Rights Commitment Award pour avoir "promu les droits de l'homme et la transformation sociale pendant près de 30 ans", ainsi que le Prix du Gouverneur général pour l'ensemble des réalisations dans les arts de la scène (théâtre). Elle a joué un rôle déterminant dans la création du Canwest Global Performing Arts Centre, la seule installation de théâtre pour jeunes construite à cet effet au Canada anglais.

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Morris Panych

Morris Panych

Finaliste, 2001

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Biographie

Originaire de Calgary, en Alberta, Morris Panych est sans doute le dramaturge et le metteur en scène le plus célèbre du Canada. Ses pièces ont remporté d'innombrables prix, dont deux Prix littéraires du Gouverneur général pour le théâtre (pour THE ENDS OF THE EARTH et GIRL IN THE GOLDFISH BOWL), quatorze Jessie Richardson Awards (Vancouver) et cinq Dora Mavor Moore Awards (Toronto). Les productions de VIGIL, GIRL IN THE GOLDFISH BOWL, 7 STORIES et LAWRENCE AND HOLLOMAN très applaudies, sont montées dans tout le Canada, aux États-Unis, en Europe, en Asie, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Ses pièces ont été jouées dans plus d'une vingtaine de langues. M. Panych a mis en scène plus de 90 productions au Canada et aux États-Unis. 

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Julie Phan

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Protégée, 2023

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Julie Phan passe en mode gobelin. Écrivaine-interprète, gestionnaire en arts et strip-teaseuse, Julie fait le va-et-vient entre Toronto et Montréal. Ses textes ouvertement hostiles, marqués de son ton agressif, son sens de l'humour décalé et ses réflexions frénétiques emblématiques, explorent le libre arbitre, le relationnalisme et les luttes de pouvoir en tant que femme vietnamienne-hoklo; tout en puisant, en contre-pointe, dans sa compréhension intime des gens et dans les découvertes somatiques issues de son expérience en performance chorégraphique.

Son œuvre en tant qu’écrivaine a été reconnue par la Guilde des dramaturges du Canada (Prix Robert Beardsley 2019), le Major Matt Mason Collective (Wildfire National Playwriting Competition, 2021), le Jon Kaplan Legacy Fund (Young Canadian Playwright Award, 2022) et le Tarragon Theatre (RBC Emerging Playwright Award, 2023). Julie est surtout connue pour avoir déçu son père, ainsi que pour son travail avec la fu-GEN asian theatre company (double bill, fearless).

Elle est actuellement artiste en résidence au Buddies in Bad Times Theatre.

Prrésenté par

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David Yee

David Yee

Lauréat, 2023

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Biographie

David Yee est un dramaturge et acteur de race mixte (moitié chinois, moitié écossais), né et élevé à Toronto. Il est le cofondateur et le directeur artistique de la fu-GEN Theatre Company, la première compagnie de théâtre professionnelle canado-asiatique du Canada. Acteur et dramaturge nominé aux prix Dora Mavor Moore, ses œuvres ont été produites à l'international et au Canada. Il a été nominé à deux reprises aux Prix littéraires du Gouverneur général pour ses pièces lady in the red dress et carried away on the crest of a wave, cette dernière ayant remporté le prix en 2015, ainsi que le prix Carol Bolt en 2013. Yee a été en résidence au Tarragon Theatre, au Factory Theatre, au Festival de Stratford ainsi qu’au Cahoots Theatre, et travaille souvent avec des institutions de formation théâtrale (ENT, Université de Toronto, la TMU) utilisant sa méthode unique de création théâtrale sur mesure afin de créer de nouvelles pièces pour les cohortes de finissant(e)s. Il enseigne actuellement la dramaturgie à l'Université de Toronto et a beaucoup travaillé au sein de la communauté canado-asiatique en tant qu'artiste et porte-parole.

2023 Protégée

Julie Phan

Discours d’acceptation

Ceci est un honneur incroyable. À tel point qu'il me semble qu'il doit quasiment s'agir d'une erreur administrative.

Mishka, Bernie et d'bi. Quand j'ai appris pour la première fois que nous étions les quatre, je me suis fait la réflexion que ceci pourrait facilement revenir à quiconque parmi nous, et que peu importe le résultat, je serais si heureux pour la personne qui serait honorée. J'étais tout simplement ravi de me retrouver parmi vous. Vous êtes redoutables, les trois, et par dessous tout vous êtes bienveillantes. Vous êtes le genre d'artistes parmi lesquels je suis fier d'être compté, mais vous êtes aussi le genre d'humains que j'adore.

Je peux en dire autant au sujet de chaque humain qui a fait partie de ce processus Siminovitch, en commençant par Aimée et Sam, jusqu'à Video Company. Je pense que votre bienveillance, et le niveau de professionnalisme et de prévenance que vous apportez à cette célébration sont inspirés par la bienveillance et la prévenance de Lou et d’Elinore Siminovitch. D'après ce que je sais et selon ce qu'on m'a dit, je crois bien que c'est le cas. Si l’héritage de Lou et d’Elinore est que les artistes se sentent valorisés d'une manière si rarement ressentie, surtout de nos jours… alors il est entre de bonnes mains avec vous. 

Pardonnez-moi, car j'écris rarement à la première personne. Cela est devenu une sorte de thème pour moi, ces derniers mois, d'avoir à penser et à parler en mon nom, et non à travers un personnage que j'ai créé. Ayant toujours été épaté par et envieux de ceux qui pouvaient parler de leur pratique artistique avec passion et éloquence, la préparation du documentaire que nous venons tous de visionner a été, pour moi, un cauchemar d'anxiété. Quand je m’entends hasarder la même chose, mon cerveau a tendance à s'arrêter net. Interrogées sur leur art, d'autres personnes – me semble-t-il – arrivent à se situer dans le monde à un degré qui me pose, personnellement, des difficultés. Elles savent, et ont la capacité d'exprimer, ce qu'elles pensent et ressentent d'une manière qui m'échappe, la plupart du temps. 

Bien sûr, cela ne peut pas être vrai. Je dois avoir des opinions profondément ancrées sur beaucoup de choses, puisque je suis une personne dans le monde. Comment une personne peut-elle vivre autrement ? Une telle personne vivrait avec une limitation émotionnelle s'apparentant à une absence de vision stéréoscopique : parfaitement insouciante des complexités et de la dimensionnalité de la vie. Je ne peux être cela. 

C'est ainsi que je deviens décalé avec moi-même. Confronté à une réalité que je sais ne peut pas être vraie. Conscient du fait que je dois être plus que ce que je crois possible, mais vraisemblablement– en ce qui me concerne– incapable d'intégrer cela. C'est ainsi que je me tourne vers l'écriture.

En écrivant d'autres personnes, je commence à prendre vivement conscience de mes propres sentiments, de ma propre place. Pas en tant que point de mire, mais en tant qu'observateur et gardien de ce point de mire qu'est, toujours, le personnage. Être au service du parcours d’une autre personne exige que je me confronte, pour elle, aux obstacles dont je suis aussi le créateur… que je conçoive un monde dans lequel les enjeux de mon personnage sont plus grands que les miens… Je crée une métaphore que je peux comprendre dans ma propre vie. C'est une façon quelque peu détournée d'approcher la vie et je ne le recommanderais pas à la plupart des gens, n’était-ce pour un détail relativement crucial : au cœur de ce processus (c'est généreux d'appeler cela un processus, il s'agit plutôt d'une pathologie)… se trouve, obligatoirement, l'empathie.

Nous vivons une époque où la réalité objective s’est transformée en un concours d'opinion. Les revendications de la société ont surpassé sa compassion. Au lieu de communautés, nous avons des individus et leurs adeptes, chacun constituant maintenant une communauté à part entière, mais ne faisant partie d'aucune autre. Nous privilégions le tribalisme à la communauté, le jugement à la compréhension et l'intransigeance à la raison. Nous avons atteint le point culminant de La Source Vive.

L'acte d'écrire est – en revanche – foncièrement un discipline d’exercice de la prévenance. Ce que je trouve intéressant, puisque le théâtre est également, foncièrement, basé sur le conflit. Ce qui veut dire qu'en tant qu'écrivains, nous exerçons de la prévenance dans la conception des conflits. Pour ce faire, nous devons faire preuve, dans notre travail, d'une compréhension fondamentale des deux faces de chaque conflit. Nous devons chercher à comprendre l'inconcevable, ou pire, ce avec quoi nous sommes essentiellement en désaccord. Chaque méchant est un héros aux yeux de quelqu'un et donc, dans notre travail, nous n'écrivons que des héros et laissons le public trancher. C'est la seule façon honnête de créer : sans jugement, avec considération et avec bienveillance.

J'enseigne l'écriture dramatique à l'Université de Toronto, et je dis à mes étudiants qu'il arrive un moment dans le processus de création d'une pièce où vous devez céder le contrôle à la pièce elle-même. Quand la pièce commence à vous dire ce qu'elle veut être. Si vous continuez à essayer d'en faire ce que vous voulez, il n'en résultera que désolation. Si vous avez été honnête avec votre univers, avec vos personnages, si vous les avez compris et honorés… alors ils iront jusqu'au bout et vous n'aurez qu'à suivre. 

C'est ce que l'écriture m'a appris : comment écouter quelque chose de plus grand que moi. Pas seulement comme une façon de créer, mais comme une façon de vivre dans le monde. 

Et donc nous voilà, diamétralement opposés à la préoccupation sociétale avec le soi, à la recherche des grandes vérités. Nous ne trouverons pas ces vérités dans l'indignation, dans le nombre de followers, ni dans le commerce… nous les trouverons les unes dans les autres. 

Ou du moins, c'est ce que je crois.

Tout cela étant dit, je ne saurais créer le travail que je crée, ni continuer à comprendre le monde comme je le fais sans la chance que j'ai eue d'avoir des mentors qui m'ont défendu. Sans leur soutien, il y a longtemps que j'aurais abandonné. Ron et Lloyd, Jean Yoon et Yvette Nolan. N'était-ce pour eux, tout aurait été perdu d'avance. Et ma mère. Que Dieu me vienne en aide si j'oublie de mentionner ma mère.

La chance m'a également souri en m’entourant de pairs et de collègues que je chéris et avec lesquels je collabore aussi souvent que possible. Mes co-conspirateurs chez fu-GEN : Deb Lim et Marissa Orjalo, Ramsay, Joanna, Alex Punzalen, Bensimon, Camie, Amy Lee et Omari, McGeachy… bien que ma collaboratrice la plus constante, la productive et la plus ennuyeuse dans cette vie artistique a été la bénédiction qu'est Nina Lee Aquino. Nous avons bâti nos carrières ensemble à partir de zéro, deux idiots qui ne savaient rien de rien. Bien que je soupçonne qu'elle savait, en fait, des choses dès le début et qu'elle ne me l'a jamais dit. Ce n'est pas hyperbolique de dire que je ne serais pas là sans elle. Non pas qu'elle ait écrit une lettre de soutien ou quoi que ce soit du genre… elle n'en n'avait rien à cirer, elle dirige le CNA pour l'amour de Dieu. C'est une artiste exceptionnelle, une collaboratrice généreuse et une conductrice effroyable. Et personne ne m'a terrifié plus et inspiré autant qu'elle. Ce prix, dans son essence, nous appartient vraiment à tous les deux. Dans son essence. Pas monétairement. En essence

Stephen King a dit que chaque fois qu'il voyait un premier livre dédié à une femme ou à un mari, il se disait : Il y a quelqu'un qui sait.« Écrire est un travail solitaire. Avoir quelqu'un qui croit en vous fait toute la différence » C’est avec cela en tête, que je voudrais pouvoir revenir à mon premier livre et le dédier à Vienna Hehir. Parce qu'après une longue vie sans savoir, je suis maintenant quelqu'un qui sait. Elle croit en moi, férocement, et je lui suis reconnaissant pour chaque instant à ses côtés. Le soleil se lève et se couche avec elle. 

Merci pour cet honneur. J'aimerais faire les choses différemment demain, mais pour ce soir, tout est parfait.

Enfin, il n'y a plus rien à dire

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Berni Stapleton

Berni Stapleton

Finaliste, 2023

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Biographie

Berni Stapleton est dramaturge, auteure et actrice. Elle est la directrice artistique de Girl Power Inc. Elle est codirectrice artistique du Grand Falls-Windsor Theatre Project. Elle a passé sa carrière à créer du théâtre ravissant dans des endroits inattendus. Près de quarante de ses pièces ont été produites professionnellement au Canada et ailleurs, y compris en Irlande, au Royaume-Uni et à New York. L'emblématique Offensive to Some, Woman in a Monkey Cage, Brazil Square, et The Pope and Princess Di, comptent parmi ses créations. Bernardine a été écrivain en résidence à la Memorial University en 2019 et y a développé et enseigné son premier cours d'introduction à la dramaturgie. Elle développe présentement un nouveau spectacle solo intitulé Antidote for Life: Memory, Madness, and the Performing Artist. She lives in St. John’s with rescue beagles Georgie Girl and Tiggy Duff. 

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d’bi.young anitafrika

d’bi.young anitafrika

Finaliste, 2023

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Biographie

d'bi.young anitafrika, dramaturge, activiste et spécialiste de renom du théâtre canadien, est célèbre pour des pratiques théâtrales transformatrices qui prônent la justice sociale. Fxmme africaine-Xaymacaine-Tkarontonienne non-binaire, son oeuvre, y compris les trilogies acclamées Sankofa, Orisha et Ibeyi, fait preuve d’un engagement inlassable envers les formes théâtrales féministes queer noires, tout en brisant l'oppression coloniale systémique. Parmi ses nombreuses distinctions, mentionnons son couronnement, à trois reprises, ainsi que ses multiples nominations aux prix Dora, un prix KM Hunter pour le théâtre, et un prix Global Leader in Théâtre and Performance du Arts Council England.

Au-delà de l'écriture,d'bi.young a accompagné des centaines de dramaturges-interprètes émergents sur leurs parcours professionnels vers les rangs de chefs de file de l'industrie par le biais du Watah Théâtre, création de d’bi.young dont iel assume aussi la direction artistique. La Méthode Anitafrika , une pratique de performance décoloniale est également sa propre conception, et est appliquée à l'échelle nationale et mondiale dans des espaces comme le Soulpepper Theatre et les Nations Unies. 

Actuellement candidate au doctorat, d'bi.young est en voie de compléter la première monographie sur les pédagogies transformatrices des fxmmes noires qui créent du théâtre au Canada. 

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Mishka Lavigne

Mishka Lavigne

Finaliste, 2023

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Biographie

Mishka Lavigne (elle) est autrice, scénariste et traductrice littéraire. Ses textes ont été produits et développés au Canada, aux États-Unis, en Europe, en Australie, en Haïti et au Mexique.

Son texte Havre, créé à la Troupe du Jour (Saskatoon) a remporté le Prix du Gouverneur Général en 2019. Copeaux, produit par le Théâtre de Dehors (Ottawa), a remporté ce même prix en 2021 en plus du Prix Jacques-Poirier. Murs, produit en format balado par Transistor Médias, Créations In Vivo et le Théâtre populaire d’Acadie s’est attiré des honneurs en France, et sera porté à la scène en 2023.

Mishka écrit aussi en anglais. Son texte Albumen, produit par TACTICS en 2019 (Ottawa), est récipiendaire du QWF Playwriting Prize et on a récemment pu voir Shorelines (TACTICS) en 2023.

Autant vers le français que vers l’anglais, Mishka signe près d’une vingtaine de traductions de théâtre, de prose et de poésie.

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Marie Brassard

Marie Brassard

Lauréate, 2022

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2022 Lauréate

Actrice, autrice et metteuse en scène, Marie Brassard est une voix singulière dans le paysage théâtral contemporain. À la lisière entre art numérique et art vivant, elle soumet la matière artistique et humaine aux lois de la transformation. En ressortent des oeuvres d’une grande maturité érigées sur les versants de nos réalités virtuelles et rêvées. Travaillant en étroite collaboration avec des musiciens et des artistes visuels, elle créé des oeuvres de théâtre de facture surréelle qui révèlent sa virtuosité et son approche très novatrice de la mise en scène, où la vidéo, la lumière et le son occupent une place royale. Ses productions transportent le public là où les frontières entre privé et public s’estompent et où la relation entre les humains et la technologie devient intime. Ses spectacles ont été présentés et chaleureusement accueillis dans de nombreux pays des Amériques et d’Europe ainsi qu’au Japon et en Australie.

Discours d’acceptation

Bonsoir.

J’aimerais d’abord féliciter les autres nominés, Sherri Yoon, Ann-Marie Kerr et Ravi Jain. Vous avez toute mon admiration et mon respect.

Je veux également remercier chaleureusement les membres du jury, ainsi que l’artiste Laurence Dauphinais, qui a soumis ma candidature. Aussi, merci à ceux et celles qui l’ont appuyée, par des lettres dont la générosité et la profondeur ont véritablement touché mon cœur.

Je me trouve extrêmement chanceuse et privilégiée en ce moment même. Merci à ceux qui ont eu la vision de créer ce prix unique et généreux en l’honneur du scientifique Lou, et de la dramaturge Elinore Siminovitch, ainsi qu’à toutes les personnes qui ont continué à le financer au fil des ans.

Ce couple incarne bien la relation entre l’art et la science, qui empruntent des chemins différents pour parcourir les mêmes territoires vastes et inexplorés de tout ce qu’on ne connait pas encore.

La curiosité qui anime les explorateurs de ces territoires vierges est une bénédiction. Ce sont ces êtres aventuriers qui osent nous faire regarder les choses sous un angle neuf, nous invitant par là à ré-imaginer le monde et ses systèmes, et à mettre en déséquilibre nos certitudes. C’est grâce à la rencontre de personnes semblables, j’ai été initiée à la littérature, puis, au théâtre.

C’est au début de ma vie que j’ai développé le goût des choses inédites. Enfant timide et adolescente engagée, je ne cherchais que l’aventure et les escapades dans les lieux où tout m’était inconnu. Rien ne me réjouissait davantage que la rencontre d’être excentriques. J’admirais ces personnes, je voulais être comme eux et comme elles. Ma mère Françoise était comme ça. Elle adorait les gens différents, les misfits, les situations inhabituelles, les fêtes, les actions flamboyantes. Elle a bien su me transmettre cet amour de tout ce qui est hors norme pendant les quelques années où je l’ai côtoyée. Elle est morte jeune. J’ai maintenant vécu plus longtemps qu’elle et d’une manière, je réalise ses rêves. C’est elle qui la première m’a nommée artiste. Elle l’a affirmé avant même que je ne comprenne moi-même que c’est ce que je suis.

Je ne suis spécialiste de rien, et j’aborde tout nouveau projet comme une débutante. J’essaie à chaque fois d’effacer sur le tableau le dessin précédent afin de laisser l’espace libre à une nouvelle image qui saurait m’étonner. Depuis toujours, les approches dogmatiques qui visent à uniformiser les pratiques, les définir et les réglementer me rebutent et m’effraient. Je n’aime pas les modes d’emploi, ni qu’on me dise quoi faire. Je veux croire que mon intuition est mon meilleur guide. J’aime le chaos, m’enfermer dans le silence puis me plonger dans le bruit, j’aime l’errance et l’étonnement, la paresse et l’état altéré que l’inaction prolongée provoque dans l’esprit, j’aime aussi la nature folle et déraisonnable du sprint final juste avant l’aboutissement des œuvres.

Tous ceux et celles qui pratiquent ce métier de la mise en scène le savent. Il faut beaucoup de temps, de solitude, de doutes et de peurs. De moments où on souhaiterait être ailleurs, à faire autre chose. Il faut beaucoup d’humour aussi.

C’est finalement dans l’échange avec les autres qu’il est véritablement possible de trouver du réconfort et de permettre aux embryons d’idées qui germent dans nos esprits de trouver leur forme en s’incarnant au dehors de nous. C’est de cette manière qu’on arrive à inventer des mondes et à créer des réalités qui rafraichissent le regard.

J’ai la chance inouïe d’être bien entourée d’une multitude d’artistes et de techniciens et techniciennes formidables, et aussi d’actrices d’exception qui contribuent à concrétiser ces visions. Ils et elles sont nombreuses. J’aimerais souligner spécialement les contributions du compositeur Alexander MacSween et du scénographe Antonin Sorel, qui depuis plusieurs années, mettent leur intelligence et leur art au service des projets que j’initie, via ma compagnie Infrarouge. Aussi souligner l’équipe formidable composée de Catherine Sasseville, Jacinthe St Pierre et Anne MacDougall qui me prêtent leurs talents d’organisatrices et d’administratrices. Sans elles, rien ne serait possible.

À ceux et celles qui commencent dans ce métier et qui se sentent seuls avec leurs désirs sans savoir comment les exprimer, qui portent en eux et en elles ce bouillonnement intérieur troublant. J’aimerais vous dire que le secret, c’est peut-être de s’abandonner à cela, pas de chercher à dompter cela. Le voyage, c’est l’œuvre. Le temps et la persistance sont nos alliés. Laissez le vent vous traverser, écoutez le souffle qui veut parler à travers nous. Refusez la conformité. Créez des mondes, inventez des réalités. Vous êtes les artistes et vous êtes uniques et chaque nouveau langage possible voit le jour en même temps que vous.

Pour terminer, j’aimerais vous présenter la personne que j’ai choisie pour partager ce prix, l’acteur et metteur en scène Philippe Boutin, qui a déjà quelques bonnes années d’expérience derrière lui. J’apprécie son travail complexe, intelligent, rempli d’humour et de poésie et le caractère rassembleur de ses productions, et je fais le souhait que son expression puisse se déployer avec toute l’ampleur qu’elle mérite.

2022 Protégé

Philippe Boutin

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James Lavoie

James Lavoie

Membre du Jury, 2021

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Biographie

James est un concepteur de décors et de costumes pour le théâtre, le cirque et d’autres événements en direct basé à Montréal. Il a conçu plus de 100 productions qui ont été vécues par des publics en direct dans plus de 20 pays sur 5 continents. James est actuellement l’artiste en résidence du programme de conception de décors et de costumes de l’École nationale de théâtre du Canada pour l’année universitaire 2021/22.

Collaborateur régulier du Cirque Du Soleil, James a conçu les costumes de leur spectacle permanent, JOYA à Riviera Maya, au Mexique, qui est joué en continu depuis 2014. En 2019, il a conçu les costumes de MESSI10, présenté en première à Barcelone avant de poursuivre sa tournée mondiale, et la même année, il a créé les costumes de ‘Twas the Night Before, présenté en première au Madison Square Gardens de New York. James a également travaillé avec les 7 Doigts de la Main pour concevoir les costumes de leur spectacle The Last Chapter aux Émirats arabes unis. Il a aussi régulièrement collaboré avec la compagnie de cirque chilienne Siete Comunicaciones pour concevoir les décors et les costumes de leur tournée sud-américaine de 2015 à 2018.

Au théâtre, le travail de James a été reconnu 6 fois par les Montreal Critics Circle Awards (MECCA) et les Montreal English theatre Awards (META) pour la meilleure conception de décors et/ou de costumes. Il a également reçu le Capital Critics Circle Award d’Ottawa pour la meilleure conception de décors et de costumes en 2014. Sa carrière a été marquée par sa contribution à la création de nombreuses nouvelles pièces canadiennes, notamment la conception des décors et des costumes de : Botticelli in the Fire et Sunday In Sodom de Jordan Tannahill à la Canadian Stage, la première en langue anglaise de Bliss d’Olivier Choinière au Buddies in Bad Times Theatre de Toronto, la première en langue anglaise de MOB de Catherine-Anne Toupin au Centaur Theatre, Instructions to Any Future Socialist Government de Michael Mackenzie et Bated Breath de Bryden McDonald également au Centaur Theatre, entre autres. Parmi ses autres productions théâtrales notables, citons la conception des décors et des costumes de Grease, produit par Juste Pour Rire à Montréal, la conception des décors et des costumes d’Innocence Lost au Centre national des arts du Canada et de Sherlock du Centre Segal, avec Jay Baruchel, et la tournée nord-américaine qui a suivi, avec David Arquette.

James est titulaire d’une maîtrise du Central Saint Martins College of Art and Design (Londres, Royaume-Uni) en Scénographie : conception et pratique de la performance.

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Actualités Simi

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Gillian Gallow

Gillian Gallow

Lauréate, 2021

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2021 Lauréate

Gillian Gallow a conçu des designs pour près de quatre-vingt dix productions à travers le Canada, de nouvelles pièces à l’opéra, dans de petits théâtres indépendants ainsi que sur les plus grandes scènes au pays. Notons plus particulièremenr des costumes pour la première mondiale de Hadrian à la Canadian Opera Company en 2018 et pour Louis Riel en 2017. Elle a conçu décors et costumes au Shaw Festival pendant cinq saisons et elle a travaillé à quatre productions au Stratford Festival. On a pu aussi voir son travail à Soulpepper, Canadian Stage, au Royal Manitoba Theatre Centre, au Citadel, à Theatre Calgary, et au Centre national des arts, entre autres. Gillian est diplômée de l’université York et elle a été mise en nomination pour huit Dora Mavor Moore awards, dont elle a remporté quatre. À l’échelle du Canada, les designs de Gillian ont été mis en nomination pour des Evie Awards, Betty Awards, Sterling Awards, et Capital Critics’ Awards. En 2018 elle a reçu les Prix Virginia and Myrtle Cooper pour la conception de costumes.

Discours d’acceptation

Le pouvoir de la conception de décors et de costumes existe dans le silence. Ils sont un paysage hanté, chargé sur scène; la peau d’un personnage dans laquelle un acteur est venu s’insinuer. Le design est la narration visuelle qui s’adresse à l’esprit rationnel et au cœur irrationnel du public. Le langage subliminal capable d’évoquer l’émotion intense, et même de remettre en question nos préjugés culturels. Autant le design doit être osé, fort et porteur de message, autant les designers doivent créer avec courage, curiosité et un point de vue.

Mais quels sont les éléments qui font un grand design, qui propulsent une carrière, qui enrichissent une pratique artistique? Tout comme le côté éphémère du théâtre, ces réponses peuvent sembler intangibles. Mais quand je regarde le chemin qui m’a amenée à ce moment, les réponses deviennent évidentes.

Quand j’étais une petite assistante de vingt-cinq ans à Stratford, j’ai mentionné à Miles Potter que je n’avais pas décroché de contrat à Toronto parce que, me disait-on, je n’avais pas assez d’expérience. Il m’a immédiatement confié la conception des costumes pour une production qu’il dirigeait sur la scène principale du Grand Theatre à London. Alors que je n’étais qu’une designer émergente, Peter Hinton a pris une chance, et m’a engagée pour faire les décors et les costumes pour une adaptation de King Lear dont il faisait la mise en scène au Centre national des arts. Ce que Miles et Peter voyaient, c’était mon potentiel, et ils m’ont donné une chance qui était bien au-delà de mon expérience. Pour une jeune designer ces votes de confiance ont été, personnellement et artistiquement, transformateurs. La générosité d’esprit peut changer la vie d’un jeune artiste.

Ces relations sont essentielles pour bâtir les fondements de la trajectoire artistique. Le théâtre se crée dans la collaboration – et la confiance sacrée que nous construisons ensemble amène à la découverte, l’expérimentation et le risque. Les menuisiers, les peintres, les accessoiristes, les tailleurs, les perruquiers et la myriade d’artistes spécialisés qui amènent les idées du designer à être réalité, sont les collaborateurs non célébrés et rarement reconnus sur lesquels les designers se fient. Mes designs ne seraient rien sans leur art et leur excellence.

Mais plus important, l’art est enrichi par l’amour de ceux qui nous entourent. Mon père, un banquier, n’a jamais questionné mon choix de devenir artiste. Il s’est peut-être inquiété de ma capacité à joindre les deux bouts, mais il n’a jamais douté de ma capacité de persévérance. Ma mère m’emmenait enfant au théâtre, elle cousait les costumes que je dessinais à l’école secondaire, elle a veillé avec moi jusqu’aux petites heures à coudre une robe en Tyvek pour un spectacle pour lequel je n’étais pas payée. Mon compagnon de vie et collaborateur essentiel, Christopher Morris, me soutient pendant mes longues heures de travail, et il subit mes élucubrations lorsque je tente de résoudre le casse-tête d’un nouveau design. Ma fille de sept ans, Eileen, qui est pleine d’étonnements et de questionnements, me ramène à la magie et à la joie de notre monde. L’amour est une bénédiction. Et c’est grâce à l’amour et au soutien que les artistes se font et que l’expression artistique s’approfondit.

Je suis honorée d’être la Lauréate du Prix Siminovitch. D’avoir la chance, à mi-carrière, de pouvoir faire le point et de réfléchir à ce qui est important pour moi est un cadeau qui change ma vie et dont la valeur va bien au-delà de ce qui est monnayable. Ce Prix est un investissement en théâtre canadien, un art qui est éphémère. Je promets d’être à la hauteur de cette récompense, de toujours poursuivre l’intangible, d’épouser la trajectoire d’une idée, d’innover.

Je suis fière de me tenir aux côtés des autres finalistes – Linda Brunelle, Nancy Bryant et Michelle Ramsay, des designers qui ne cessent de mettre à l’épreuve les limites de leur art, le design. Elles m’inspirent. Je suis une meilleure conceptrice grâce à elles. Et je suis bouche bée devant Peter Hinton, qui m’a si gracieusement mise en nomination pour ce prix. Merci, Peter, pour une décennie de collaboration. Vous avez ouvert les horizons de ma pratique et conforté ma foi dans le pouvoir de transformation du théâtre dans la société.

J’ai eu l’honneur de choisir deux Protégés qui personnifient l’esprit de ce prix. Joshua Quinlan et Joyce Padua sont des concepteurs qui manifestent un potentiel incroyable. Les décors de Joshua sont vigoureux et élégants. Les costumes de Joyce sont aventureux et artistiques. Mais, par-dessus tout, leur ouverture, leur curiosité et leur esprit de collaboration en font les phares de demain dans notre industrie. À tous les metteurs en scène, directeurs artistiques, parrains et philanthropes : continuez de soutenir les designers émergents, ils en valent la peine.

J’aime et je suis également renversée par l’intensité de notre obsession à créer du théâtre, heure après heure, jour après jour alors que nous savons pertinemment que le fruit de notre labeur est voué à la disparition. L’absence de théâtre que nous venons de vivre m’a fait réaliser à quel point je chéris cette camaraderie. Je regarde en avant et je vois de la lumière, dans les collaborations à venir, les publics qui nous reviennent. Être designer en ce moment, où le monde se réveille, est un cadeau.

Merci pour cet honneur. Il n’a pas de prix pour moi.

2021 Protégés

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Actualités Simi

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Stéphanie Jasmin

Stéphanie Jasmin

Lauréate, 2018

Image : Nom, Titre, Description

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2018 Lauréate

« Le Prix Siminovitch attribué à un designer est certainement l’une des rares reconnaissances canadiennes, et même internationales, accordées à des artisans qui œuvrent dans l’ombre, ceux qui conçoivent une part du rêve qui prendra forme sur une scène théâtrale. C’est avec humilité, joie et gratitude que je reçois cet honneur d’être nommée finaliste de ce prix prestigieux par le jury. Je considère cette “mise en lumière” comme un réel encouragement à continuer de creuser, d’explorer et d’approfondir ce métier de conceptrice d’images et d’espaces pour la scène. Cette nomination m’insuffle un incroyable élan comme artiste à poursuivre ma voie et ma recherche au sein d’un art vivant et collectif qui me passionne et qui se fonde sur la rencontre humaine. »

Codirectrice artistique d’UBU, Stéphanie Jasmin est diplômée en histoire de l’art de l’École du Louvre à Paris, avec une spécialité en art contemporain, et détient également un baccalauréat en réalisation cinématographique de l’Université Concordia à Montréal. À son arrivée à la compagnie en 2000, elle met à profit ses connaissances en arts visuels et sa maîtrise des langages de la vidéo et du cinéma pour contribuer à l’exploration des nouvelles technologies dans laquelle s’engage Denis Marleau. Elle signe la conception vidéo de plus d’une trentaine de spectacles d’UBU en concevant la scénographie pour plus de la moitié d’entre elles en plus d’être collaboratrice artistique ou de cosigner la mise en scène. Elle écrit et crée deux textes originaux pour la scène. Auteur d’un portrait du sculpteur Michel Goulet (Éd.Varia 2007) ainsi que de plusieurs textes spécialisés sur le théâtre, elle oeuvre aussi depuis 2005 comme dramaturge pour des chorégraphes québécoises. Elle anime régulièrement des ateliers de création à Montréal et en Europe.

Discours d’acceptation

Ce soir, je suis profondément honorée de recevoir le prix Siminovitch. Je le suis aussi d’avoir été nominée auprès de vous, Camellia, Alexander et Itai qui avez tous les trois un parcours si admirable.

Je suis très émue aussi car cela m’a pris quelques années avant de croire que j’avais ma place dans ce monde du théâtre. Venant plutôt d’un parcours en histoire de l’art et en cinéma, je n’ai pas eu de formation en art dramatique. Mais pourtant, si j’y repense bien, lorsque j’étais enfant, malgré ma timidité, j’ai eu envie de partager très tôt mes intuitions et mes désirs de création avec d’autres, par le biais du théâtre, justement. À l’école de mon village, à Neuville, j’inventais des histoires puis je distribuais les rôles et faisais répéter mes amis pendant la récréation, que je mettais en scène. Et ensemble nous les présentions devant les autres enfants de l’école, en plusieurs séances sur une petite estrade. C’était spontané, une impulsion, je ne sais pas d’où ça venait en moi, mais c’était clairement là. Mon enfance était nourrie de livres qu’il y avait partout dans la maison, car j’ai eu la chance d’avoir des parents extraordinaires qui m’ont toujours appris la curiosité des choses et du monde. Je lisais sans arrêt, voracement, un livre après l’autre. Je voyageais partout de cette façon, je me projetais dans des fictions, des pays étrangers, d’autres vies. Et je dessinais tout le temps aussi. Pour moi, les images et les mots ont toujours été reliés, indissociables, se nourrissant l’un et l’autre.

Mon premier choc devant une image est arrivé toute petite, face à des tableaux de l’église du village. De grands tableaux du XIXème siècle, du peintre Antoine Plamondon, disposés comme chaque séquence d’une histoire à raconter. Celui qui m’a fait la plus forte impression, représentait un ange terrassant un diable grimaçant et le menaçant d’une lance, dans un paysage rocheux indéfini. J’ai découvert plus tard que c’était une copie de Saint-Michel terrassant le démon, du peintre italien Raphaël. Ce tableau me terrifiait, il me hantait. Il déployait une puissance dramatique et une théâtralité étrange, les deux personnages qui la composaient étaient saisis sur l’instant, dans un mouvement, fixés dans une attitude opposée. C’était une fenêtre ouverte sur un fragment d’une histoire qui m’échappait.

Ma fascination pour cette fenêtre ouverte à d’autres réalités, qu’est l’œuvre d’art, m’a conduite plus tard à l’École du Louvre à Paris. Des années d’études durant lesquelles j’ai pu nourrir mon regard en rencontrant les œuvres dans leur matérialité et leur présence. Je m’imprégnais de celles-ci, j’observais leur construction, leur fonctionnement. Les musées composaient une ville parallèle pour moi, j’y allais quotidiennement, retournant voir un tableau, une sculpture, pour en dessiner ou photographier certains détails, comme des mains ou des touches de peintures devenant de mini toiles abstraites à l’intérieur de grands tableaux anciens. Ce temps précieux d’étude et de contemplation a été certainement une des expériences les plus marquantes de ma vie. Des moments de création intérieure, des moments où on ne fabrique rien concrètement mais qui construisent plein de choses en nous. Des années plus tard, je suis revenue avec ma fille Clara arpenter les allées du Louvre. Redécouvrant les œuvres de son point de vue d’enfant, je m’amusais à entendre ses commentaires sur les « vierges à l’enfant » avec leurs voiles bleues et leurs longs cheveux blonds : certaines ont l’air plus gentilles avec leur bébé, mais d’autres ne les regardant même pas ! C’était ce qui la concernait à trois ans …

Après cette période d’incubation à Paris, j’ai ressenti le désir de créer des images en allant étudier en cinéma. La fenêtre-tableau est devenue le cadre d’une image filmée à composer, une esthétique à créer, avec des acteurs et une durée dans le temps. Une image que je devais dès lors créer et construire avant de la regarder, et la monter avec plusieurs autres séquences, pour créer un langage fictionnel en soi. La section de cinéma « film production » faisait partie de la faculté des Beaux-arts à l’Université Concordia. Cette spécificité est très importante, car il s’agissait bien du cinéma, non pas comme partie prenante d’une industrie culturelle, mais bien d’une forme d’art d’abord à expérimenter et à explorer comme telle. En ce sens, je suis reconnaissante à Marielle Nitoslawska qui m’y a enseigné avec passion et qui fût un modèle pour moi de femme artiste, elle qui était directrice photo et réalisatrice. Puis le théâtre est arrivé dans ma vie ou plutôt est revenu. Il a réconcilié mon amour des mots et des images. Il est devenu pour moi comme un grand territoire de création où l’on peut tenter l’expérience de la présence réelle et concrète des corps, des lieux, des images et des mots en un seul temps. Un temps vécu intimement par la présence et la circulation des âmes et des corps, et des mots et des idées; un temps rassembleur, propice au regard et à l’écoute qui permet le passage de différents états, de la rêverie au bouleversement, de l’éblouissement au réveil ou au choc de la réflexion, de la pensée humaine. Une expérience qui peut appréhender tout à la fois, d’un seul regard. Mais un regard constamment en relation avec d’autres regards. Dans la salle comme sur la scène.

Nous ne sommes jamais seuls avec le théâtre. Nos premières intuitions artistiques, brutes, incomplètes et parfois improbables doivent se partager très tôt avec d’autres personnes, pour se mettre à nu au final devant les spectateurs. Cette rencontre avec le théâtre m’a ainsi plongée au cœur de la création, avec la nécessité du choisir, de prendre des décisions, d’aller au bout des idées et de les rendre réelles, tangibles. Le théâtre est un art brutal, on le dit souvent, car il est vrai que l’échéance, la date ultime de la première représentation le transforme parfois en sport extrême et créé le vertige. Mais c’est souvent dans cette tension qu’il puise sa force, il nous pousse à nous commettre et à exposer ce qui n’était qu’une vision imaginaire et à la confronter et à l’offrir aux autres sur le plateau.

Nous ne sommes jamais seuls dans un théâtre qui se fabrique. Que serait l’épanouissement de mon travail sans la complicité artistique profonde et féconde d’abord, qui me lie à Denis Marleau depuis presque vingt ans ? Quand je l’ai rencontré, il était déjà un artiste et metteur en scène reconnu de la scène québécoise et européenne. Sa curiosité et son amour des arts visuels, et des autres arts en général, comme parties prenante et naturelles de sa conception d’un théâtre d’art, m’ont permis avec mes influences et mes quelques savoirs qui venaient d’ailleurs, de me sentir tout de suite accueillie. Sa confiance m’a donné les premiers élans pour oser avancer et élaborer mes idées, directement, et de créer mes images sur le plateau. L’histoire de cette connivence d’esprit et de partage de création entre nous se déroule jusqu’à aujourd’hui, et lorsque je repense rétrospectivement à toutes ces expériences ensemble, je lui suis profondément reconnaissante de m’avoir donner l’opportunité de développer et élaborer mon propre travail artistique au sein d’une compagnie avec une pensée théâtrale qui s’élabore et s’approfondit d’une création à l’autre. J’en profite ainsi pour remercier la petite mais formidable équipe d’UBU, Lina, Gabrielle et Sylvain, qui rendent possibles mes rêves artistiques, ainsi que Jean-Michel Sivry qui en est le président mais aussi un ami et premier spectateur dont le regard sensible nous accompagne depuis tant d’années.

Au théâtre nous ne sommes jamais seuls. Je suis reconnaissante aussi à Pierre Laniel, qui m’appuie techniquement à chaque création avec sensibilité, ouverture et une grande inventivité qui me permet de réaliser mes conceptions vidéo, même les plus impossibles.

Quand je lis un texte, très vite des espaces se forment dans mon esprit et souvent, ces espaces sont si bien liés aux images qui en ressortent, qu’une conception scénographique s’impose d’elle-même. Images vidéo et scénographie sont ainsi composées ensemble. Je reviens donc au cadre premier, car pour moi la représentation théâtrale est aussi une image globale en soi, une représentation à voir, à lire et à ressentir comme l’est un tableau. Si les personnages et le texte sont au cœur de la représentation, ils sont aussi remués, définis, déterminés par un monde sensible qui les entoure et dans lequel ils évoluent. Il y a ainsi une esthétique à fonder, à créer, et elle me semble aussi essentielle que la prise de parole ne l’est.

Au théâtre nous ne sommes jamais seuls. Je tiens aussi à remercier le complice Stéphane Longpré, tout récemment nommé directeur du programme de scénographie à l’École nationale de théâtre, qui m’a si souvent assisté avec justesse et générosité dans nos réunions de création, peaufinant le dessin technique de mes décors jusqu’à leurs maquettes. Je voue également une profonde admiration pour Michel Goulet, grand plasticien et scénographe qui m’a beaucoup appris et fasciné par sa façon de s’engager dans les idées même du texte et ses multiples sens, inventant une forme scénique autonome et puissante en soi, comme une sculpture ou une installation.

Nous ne sommes jamais seuls au théâtre. Il y a aussi ceux qui accueillent nos idées, nos désirs et osent croire au projet que nous avons en tête avant même qu’il n’existe… Je suis ainsi reconnaissante à Ginette Noiseux, directrice de l’Espace GO, de m’avoir accordé sa confiance depuis presque dix ans. Son regard curieux, vif et bienveillant m’a encouragée et m’a permis entre autres, de concrétiser cette année sur scène mon texte Les Marguerite(s), qui synthétise d’une certaine façon mon travail sur l’image, car il est autant une écriture scénique que poétique ; la scénographie et l’image vidéo étant relié au sens même de l’histoire qui y est racontée.

Au théâtre nous ne sommes jamais seuls. Si notre rapport est direct, frontal et en temps présent avec le spectateur, nous avons besoin aussi d’intercesseurs, de médiateurs pour en relayer la trace, la mémoire, en synthétiser les enjeux, en prolonger la réflexion. Je tiens à remercier Marie-Christine Lesage, grande analyste au regard fin et à la pensée claire et brillante, qui permet la résonnance de notre pratique théâtrale auprès des étudiants et au sein de ses écrits, elle qui a notamment si bien fait parler mon travail dans son livre Paysages UBU.

Au théâtre, nous ne sommes jamais seuls. Et dans cet état du monde actuel qui polarise de plus en plus les gens avec des idées extrêmes qui fragmentent et isolent les consciences trop souvent dans la peur et la fermeture à l’autre ; ce lieu de rencontre, de rassemblement et de découverte qu’est le théâtre devient encore plus essentiel, précieux. Dans un monde où la certitude, l’opinion et la réaction immédiate sont trop valorisées, le théâtre permet les questions, la mise en doute, la distance critique, la recherche et la réflexion. La réflexion comme pensée mais aussi littéralement comme reflet, un reflet différé du monde pour le regarder autrement, le parler autrement, le rêver autrement. Oui, réflexion, car les artistes dans le fond n’inventent pas tant que ça, ils regardent et observent parfois juste un peu mieux, plus longtemps, plus attentivement les choses, les paysages, les humains et portent notre attention sur les plus petits détails que personne ne remarque comme sur les enjeux universels qui nous relient tous.

Ainsi je vois le théâtre comme un concentré du monde sans en être sa mimesis, je vois le théâtre comme une expérience de l’autre, de sa différence, de sa façon de voir, de penser et de dire. Je me sens comme une « passeuse » qui relaie la pensée et l’imaginaire d’un auteur avec ses ombres et ses lumières, celle qui accompagne le souffle des acteurs en inventant l’écrin qui pourra les porter. C’est à la fois un travail de création qui prend forme en soi venant de mes expériences intimes mais aussi qui me déplace, m’apprends sans cesse l’empathie, dans sa plus simple définition : la capacité de se mettre intuitivement à la place de son prochain, de ressentir la même chose que lui, de s’identifier à lui. Je reprends les mots de Baudelaire qui parlait de l’imagination comme l’art de « faire surgir les rapports intimes et secrets des choses, les correspondances et les analogies ». C’est une « faculté de connaissance ». Nous apprenons toujours.

Et si nous ne serons jamais seuls au théâtre, la valeur, la pertinence et la force de ce prix Siminovitch est de rappeler que cet élan collectif d’une création théâtrale est d’abord constitué de l’unicité de la voix singulière de chaque artiste qui y participe. Et c’est comme artiste, toute seule ce soir devant vous, que je reçois avec reconnaissance cet éclairage sur mon travail comme un immense encouragement et une grande inspiration à le poursuivre, autant qu’à transmettre à mon tour aux autres qui commencent ce que j’ai appris et ce qui me passionne.

Merci de votre attention.

2018 Protégé

Max-Otto Fauteux

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