Steve Lucas

Steve Lucas

Finaliste, 2003

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Vern Thiessen

Vern Thiessen

Finaliste, 2005

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01

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Biographie

Vern Thiessen est l'un des dramaturges canadiens les plus joués. Ses pièces ont été jouées au Canada, au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Europe, en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Asie, et ont été traduites en cinq langues. Ses œuvres comprennent Of Human Bondage, Vimy, Einstein’s Gift (lauréat des GG) Lenin’s Embalmers (finaliste des GG) Apple, et Shakespeare’s WillIl a été produit cinq fois à l'extérieur de Broadway. Vern a reçu de nombreux prix, notamment les prix Dora et Sterling pour une nouvelle pièce exceptionnelle, le Carol Bolt Award, le Gwen Pharis Ringwood Award, le City of Edmonton Arts Achievement Award, le University of Alberta Alumni Award of Excellence, le Canadian Jewish Playwriting Competition et le Prix littéraire du Gouverneur général pour le théâtre, la plus haute distinction accordée à un dramaturge au Canada. Vern est titulaire d'une licence de l'université de Winnipeg et d'une maîtrise de l'université d'Alberta. Il a été président de la Playwrights Guild of Canada et de la Writers Guild of Alberta. Pendant six ans, il a été directeur artistique du Workshop West Playwrights Theatre, l'une des principales compagnies de nouvelles pièces au Canada.

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Wajdi Mouawad

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Finaliste, 2005

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Finaliste, 2003, 2009

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Ron Jenkins

Ron Jenkins

Finaliste, 2007, 2010

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Jasmine Dubé

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Finaliste, 2011

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Robert Chafe

Robert Chafe

Finaliste, 2011

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Marcus Youssef

Marcus Youssef

Lauréat, 2017

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01

2017 Lauréat

« Le Prix Siminovitch a une grande importance pour moi et – si je puis dire – pour la communauté théâtrale, à l’échelle de notre pays énormément petit. C’est un engagement extraordinaire envers le théâtre canadien et les artistes de théâtre. Il n’y a tout simplement aucune autre récompense semblable, en termes de prestige et de différence concrète dans la vie des finalistes et des lauréats. Et ceci est particulièrement significatif parce qu’il honore des artistes qui ont atteint la maturité ainsi que le sommet de leur carrière et de leur créativité. C’est aussi le moment où bon nombre d’entre nous commencent à s’interroger sur notre décision de devenir artiste, sur l’importance ou l’utilité de ce choix, et sur ce qui nous attend, nous et notre famille, avec l’âge. Le Prix Siminovitch est un antidote puissant à ces pressions véritables et compréhensibles. Il rend hommage à l’idée que nous sommes en droit de penser qu’il est légitime d’œuvrer comme artiste toute notre vie. C’est le signe d’une culture qui a atteint la maturité. En tant que petit voisin de la puissance dominante, je pense que nous ne devons pas hésiter à nous mythologiser fièrement et sans nous en excuser. C’est précisément ce que le Prix Siminovitch nous permet de faire. »

Marcus Youssef a écrit ou coécrit certaines des pièces canadiennes les plus connues sur le thème de la différence et de l’altérité, dont Winners and Losers, King Arthur’s Night, Leftovers, How Has My Love Affected You?, Ali & Ali, Chloe’s Choice, Everyone, Adrift, Peter Panties, Jabber et A Line in the Sand. Ses œuvres ont été présentées en Amérique du Nord, en Australie et en Europe, et publiées chez Talonbooks et les Playwrights Canada Press. Il a reçu de nombreuses récompenses, parmi lesquelles : le prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton du Conseil des arts du Canada; le prix Rio Tinto Alcan pour les arts de la scène; le prix Chalmers; la Silver Commission de l’Arts Club Theatre; le prix de la critique de Vancouver (à trois reprises); une mise en nomination aux Prix littéraires du gouverneur général; de nombreux prix Jessie Richardson, Dora Mavor Moore et META ainsi que de nombreuses autres mises en nomination. Marcus Youssef est le directeur artistique du Neworld Theatre de Vancouver et cofondateur de PL1422, centre de création géré par des artistes. Il est conseiller à la rédaction de la Canadian Theatre Review, membre canadien de l’International Society for Performing Arts et professeur auxiliaire de création littéraire à l’Université de la Colombie-Britannique.

Discours d’acceptation

Ouf. Bonjour. Allô. C’est à peu près tout le français que je suis capable de parler – je viens de la côte Ouest, désolé. D’abord : il n’y a aucune façon de dire ce que je m’apprête à dire sans que ça sonne comme une formule toute faite ou un cliché, mais… ça aurait vraiment pu être n’importe lequel·la des quatre. C’est juste la vérité.

Mes collègues nommé·e·s — Evelyne de la Chenelière, Hannah Moscovitch et Donna-Michelle St. Bernard — sont des artistes canadiennes brillantes, sensibles, lucides, radicales et d’un talent à couper le souffle. Lors de la cérémonie de nomination à Toronto il y a quelques semaines, chacune a prononcé des mots qui m’ont confirmé ce que leur travail m’avait déjà laissé entrevoir : ce sont mes camarades, mes complices dans le choix de cette activité artistique si particulière — un choix que l’extraordinaire générosité d’Elinore et Lou Siminovitch, du Centre national des Arts, de Katherine Siminovitch, de la famille Siminovitch et de leurs très nombreux admirateur·trice·s, partenaires et allié·e·s a jugé digne d’être honoré — pour des raisons profondes et personnelles.

DM, Hannah, Evelyne (qui ne peut pas être avec nous ce soir parce qu’elle travaille en Europe – la vie est dure !) : votre travail visionnaire a profondément inspiré non seulement le mien, mais aussi celui de dizaines d’autres auteur·trice·s canadien·ne·s qui tapent furieusement dans des cafés et des salles de répétition aux quatre coins de ce pays immensément petit. Vous écrivez sur ce qui vous obsède et vous déroute. Vous écrivez en résistance aux pressions d’un système économique et politique mondial qui a une faim insatiable de pouvoir et de profit. Vous écrivez au nom de notre besoin humain fondamental d’authenticité, de réconfort, de risque, de rire, de dissidence et — surtout — de lien. Votre travail est une lumière. Je suis tellement fier·ère d’être ici avec vous.

Comme mes collègues nommé·e·s, et comme tant d’autres écrivain·e·s et artistes, j’écris sur des choses que je ne peux pas expliquer, et sur des questions que notre culture semble parfois avoir peur d’affronter. C’est peut-être pour cela que j’ai écrit des comédies satiriques sur la guerre contre le terrorisme, une pièce semi-expérimentale sur le capitalisme, l’amitié et la compétition, une pièce pour adolescent·e·s sur une jeune immigrante musulmane qui porte le hijab, un spectacle tiré des journaux intimes légués par ma mère avec qui j’étais brouillé·e, des collaborations avec un artiste dont la vie inclut la trisomie 21, et une adaptation d’un roman égyptien des années 1960 sur le nihilisme, transposé dans le Vancouver contemporain.

Je suis l’enfant d’un père égyptien et d’une mère anglo-américaine. En tant qu’auteur·trice métis·se ayant grandi en Amérique du Nord dans les années 1970 et 1980 — à une époque où l’identité mixte n’était pas encore « officielle » — je crois que mes parents m’ont transmis un cadeau extraordinaire : celui de m’identifier non pas comme l’un ou l’autre, mais comme un·e être entre les deux.

Ce n’est pas un hasard si les frontières sont militarisées et instrumentalisées. Une frontière est un entre-deux avec ses propres règles autoritaires et strictement codifiées. C’est aussi l’endroit où l’on rencontre l’autre : l’autre nation, l’autre culture, l’autre langue, l’autre genre, l’autre esprit, l’autre récit, l’autre système nerveux, l’autre corps. C’est l’espace entre chacun·e de nous.

Je crois que c’est en partie pour cela que j’ai autant coécrit. Environ la moitié de mes pièces ont été écrites en collaboration avec une grande diversité de collègues. C’est un fait qui me rend parfois timide, voire un peu imposteur·trice. Mais, pour le meilleur ou pour le pire, je suis obsédé·e par l’espace entre moi et les autres — le mariage biculturel de mes parents était en grande partie malheureux, c’est peut-être une des raisons — et par la quête d’une idée, d’un langage ou d’un récit nouveau qui pourrait rassembler des quêtes de vérité différentes mais profondes, et fusionner ce qui était deux en un seul.

Je crois que cette idée — ou ce principe — est aussi inscrite dans l’ADN même de ce prix. Lou était un scientifique de renommée mondiale. Elinore, une dramaturge engagée et radicale. Leur mariage, dans sa collaboration, était une frontière entre deux vocations profondément ancrées, un espace qui n’était ni l’une ni l’autre, mais l’entre-deux.

Lors de la cérémonie de nomination à Toronto, Lou Siminovitch – qui a 97 ans et demi, soit dit en passant, et une vivacité d’esprit intimidante – m’a dit que lorsqu’on lui a annoncé la création d’un prix en son nom et en celui d’Elinore, il avait été surpris d’être convoqué à l’étage supérieur de la Banque de Montréal. Parce que, selon ses propres mots : « Je ne connais rien à l’argent ni à la finance. Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien me vouloir ? » Plus tard, à la même cérémonie, sa fille Kathy m’a confié que Lou et Elinore étaient, en réalité, des socialistes convaincus. Des radicaux, dont les immenses contributions à la société canadienne sont aujourd’hui reconnues par un prix prestigieux, financé et soutenu par des individus et des familles fortuné·es qui les admirent. Encore un exemple véridique, magnifique, de cet entre-deux bien réel.

Quand j’enseigne le théâtre et l’écriture à mes étudiant·es, je leur dis souvent : l’art de l’écriture dramatique et de la création théâtrale est, par nature, marginal et entre-deux. Pour quelqu’un qui est extérieur au milieu, ça peut sembler être une quête de gloire et de fortune. C’est ce que je croyais, naïvement, au départ. J’ai quand même étudié en théâtre avec Sandra Oh, après tout. Et ne vous méprenez pas : mon grand moment s’en vient, c’est certain. Je le sens. Dans le théâtre canadien, 48 ans, c’est clairement le nouveau 29.

Mais comme nous le savons tous, notre pratique est presque toujours mal rémunérée, portée par la dévotion – c’est plus proche d’entrer en sacerdoce que de partir pour Hollywood. Mais voilà : malgré les défis bien réels, les marges et les entre-deux sont des endroits extrêmement stimulants. Dans l’entre-deux, nous sommes beaucoup moins redevables au marché capitaliste. En marge, nous avons bien moins à sacrifier pour “rentrer dans le moule.” Sur la frontière, nous pouvons expérimenter, risquer l’échec et – chose cruciale pour moi – tenter de faire de la place pour celles et ceux dont les voix ont été écartées, sans y penser, par simple négligence.

Je m’adresse ici en particulier aux nombreux et incroyables soutiens de ce prix présents dans la salle, ainsi qu’à nos représentants politiques qui nous font l’honneur de partager généreusement leur temps ce soir : soutenir la création artistique qui s’épanouit en dehors d’une culture axée sur le profit est plus crucial et nécessaire aujourd’hui que jamais auparavant.

Pour être clair, ce dont je parle n’a rien à voir avec ce mot à la mode aussi trompeur que néo-libéral : la « créativité économique ». En fait, c’est tout le contraire. Nous vivons une transformation sans précédent, portée par la technologie, de nos contrats sociaux fondamentaux. Cela engendre certains bénéfices stimulants, certes, mais j’ai aussi peur que cela nous entraîne inexorablement vers une monoculture corporatiste, cacophonique, digne de Babel — une culture qui ne peut pas, ou pas encore, répondre à notre besoin humain fondamental de lien non monétisé : d’authenticité, de contact, de sécurité, de communauté, de tendresse, et d’amour.

L’entre-deux créatif est, selon moi, l’avant-poste d’un combat pour des valeurs humaines que notre système économique est incapable de mesurer. On le trouve dans les pièces de de la Chenelière, Moscovitch et St. Bernard, dans les interventions participatives et artistiques de l’Action terroriste socialement acceptable de Montréal (voilà encore un peu de français), dans les chorégraphies de Crystal Pite, les chansons de Tanya Tagaq et Veda Hille, et dans les romans de Rawi Hage, David Chariandy et Madeleine Thien. C’est dans leurs œuvres que je vois de véritables enquêtes sur ce que cela signifie de vivre dans un monde secoué par des bouleversements politiques et environnementaux sans précédent – pour ne pas dire cataclysmiques – et je trouve un réconfort profond dans le fait que des artistes affrontent les conflits existentiels découlant de cette condition à la fois miraculeuse et fondamentalement absurde que nous appelons, avec désinvolture, « être vivant » et « être humain ».

J'avais 25 ans lorsque mon épouse Amanda a donné naissance à notre aîné, Zak. Il est né pendant la toute première préreprésentation de ma toute première pièce à part entière, A Line in the Sand, que j’ai coécrite avec mon cher ami Guillermo Verdecchia. La critique dans le Vancouver Sun a consacré beaucoup plus de temps à relater les 40 heures d’accouchement épique d’Amanda qu’à parler du spectacle lui-même — ce qui, j’en suis sûr, fait l’unanimité ici : c’est exactement comme il se doit.

À cette époque-là, je travaillais surtout avec des enfants, dans divers contextes. J’ai toujours aimé travailler avec les enfants. Mais à ce moment-là, je me sentais comme un échec. Une voix dure et insistante dans ma tête me disait que ce travail n’était pas suffisant, que pour être un véritable succès, je devais devenir écrivain, artiste. Peu importe le prix. J’ai écouté cette voix. Et maintenant, en ce moment précis, pour des raisons évidentes, je suis heureux de l’avoir fait. Mais les voix dans nos têtes sont complexes, et pas toujours fiables. Durant les années passées à travailler avec des enfants, à élever mes propres enfants avec Amanda, et — très activement avec Amanda — à accompagner ma mère à travers quinze années d’Alzheimer précoce, j’ai appris bien plus sur le risque, la vulnérabilité, et la nature humaine dans toute sa complexité contradictoire que je n’en ai jamais appris en fouillant dans mes névroses devant un écran d’ordinateur. J’ai aussi appris ce que je crois être la définition d’un·e véritable artiste : quelqu’un qui s’efforce de relier ce qui bouillonne à l’intérieur de lui·elle à ce qui se passe réellement dans le monde; quelqu’un qui pratique la solitude mais cherche du réconfort dans la communauté des autres.

Quand j’échoue – dans le travail ou dans la vie – je crois que c’est parce que j’ai cédé à la peur d’aller en profondeur, de révéler ma propre vulnérabilité. Je crois qu’un véritable face-à-face avec l’inévitabilité de notre propre échec, de notre absurdité, et – ultimement – de notre mortalité, est ce qui nous offre une possibilité de transcendance, de connexion, et de grâce. Nous sommes tous des idiots. Nous sommes tous brillants. Nous sommes tous complices de quelque forme d’horreur. Mais nous ne sommes jamais seulement l’un de ces aspects. Nous sommes continuellement, de façon imprévisible et inexorable, dans l’entre-deux. C’est quelque chose que j’essaie de garder en tête quand j’écris.

C’est le plus grand honneur que j’aie jamais reçu. Je l’ai dit ailleurs et je le répète ici : le Prix Siminovitch représente un engagement extraordinaire envers le théâtre canadien et ses artistes. Il n’existe tout simplement aucun autre prix comme celui-ci. C’est particulièrement vrai parce qu’il honore des artistes à mi-parcours de leur vie – un autre entre-deux – ce moment où plusieurs d’entre nous commencent à remettre en question notre choix de devenir artistes, et à s’inquiéter de ce qui nous attend, nous et nos familles, en vieillissant. Ce prix reconnaît la légitimité du fait qu’il est possible – que ça a du sens – pour nous, les Canadiens, de croire qu’on peut être un.e artiste professionnel.le pendant toute une vie. En tant que petit voisin de la superpuissance économique et militaire du monde, je crois qu’on se doit de ne pas avoir peur de nous mythologiser – avec force, avec conviction, sans s’excuser. C’est précisément ce que le Prix Siminovitch nous permet de faire.

Encore une fois : Evelyne, Hannah, Donna-Michelle.

Ma longue (et incomplète) liste de mentors et de collaborateurs (désolé) : Linda, Brian, James, Veda, Chelsea, Anne, Guillermo, Matt M et Matt H, Adrienne, Camyar, Sarah, Emma, Dani, Kirsty, Colin, Christine, Dean, Niall, Andrew, Rachel, Smithie.

Mon père George et ma défunte mère Roleene.

Mes fils, Oscar et Zak.

Et...

Amanda. Amanda, ma partenaire. Amanda, l’enseignante. Amanda, la penseuse. Amanda, l’écrivaine. Amanda, la mère. Ensemble, à travers la plus grande collaboration créative de ma vie, toi et moi avons créé deux jeunes hommes. Deux adultes masculins complexes, imparfaits, d’une intelligence farouche et profondément aimants, dont je suis plus fier que je ne saurais le dire. Dans l’univers parallèle où toi et moi n’aurions pas choisi de nous aimer, ils – et tout cela – n’existeraient pas. Amanda. Ceci est véritablement, entièrement, et sans équivoque pour toi.

Même si je vais quand même utiliser la majeure partie de l’argent pour m’acheter du temps pour écrire.

Merci. Merci.

En avant.

2017 Protégé

Christine Quintana

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L'œil de l'artiste

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Christine Quintana

Christine Quintana

Protégée, 2017

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01

Christine Quintana est dramaturge, comédienne et co-Producteur artistique de Delinquent Theatre. En ces différentes capacités, elle a travaillé avec le Arts Club Theatre, Bard on the Beach, The Cultch, Neworld Theatre, Electric Company Theatre, Rumble Theatre, Boca Del Lupo, Zee Zee Theatre, Carousel Theatre for Young People, Caravan Farm Theatre, Ruby Slippers Theatre, Playwrights Theatre Centre, Pi Theatre, Nightswimming Theatre, et le Young People’s Theatre.

Cette saison, Christine est l’Artiste émergente en résidence de Urjo Kareda au théâtre Tarragon. Sa pièce Selfie sera présentée pour la première fois en anglais à YPT en avril 2018. Parmi les pièces de Christine, Selfie (une commandite du Théâtre la Seizième et de YPT, a remporté le Sydney Risk Prize for Outstanding Script by an Emerging Playwright); Stationary: A Recession-Era Musical (Prix Jessie Richardson Theatre Award for Outstanding Musical, Small Theatre) projet pour lequel elle a aussi été productrice et interprète; et Never The Last (co-créé avec Molly MacKinnon) au rEvolver Theatre Festival, produit par Delinquent Theatre en association avec Electric Company Theatre, développé en 2016 à la Colonie de dramaturgie de Banff. Christine détient un BFA de l’université de Colombie Britannique en théâtre.

Discours d’acceptation

J’aimerais commencer par quelques remerciements –

Tout d’abord à ma famille et tout particulièrement à ma maman, qui m’a donné la vie. À, Jiv, la meilleure personne que j’aie jamais rencontré à un congrès sur le théâtre.

À ma famille de théâtre – mes chers amis et collaborateurs – The Delinquents, the Matriarchy, et la merveilleuse communauté de Vancouver qui m’énergisent de leur générosité et de leur inspiration.

À Shawn MacDonald, qui a été le premier à me nommer dramaturge; Craig Holzchuh, qui, en tant que Directeur artistique du Théâtre la Seizième m’a donné ma première commandite en tant que dramaturge et m’a ouvert tant de portes; Jessie van Rijn, dont le soutien inconditionnel a donné lieu à tant d’aventures. Et, bien sûr, Marcus Youssef, dont je vais parler sous peu.

J’ai grandi sur le territoire non cédé des Salish du littoral, et plus spécifiquement, la région que l’on appelle Vancouver. À mesure que je voyage dans ce pays complexe, je commence à comprendre ce que les montagnes et la mer et le ciel m’ont donné. De tout mon cœur, je remercie les gardiens de cette terre, les nations Musqueam, Squamish, et Tsleil-Waututh et les nombreuses nations du nord-ouest du Pacifique pour leur parrainage. Je vous suis reconnaissante.

Cet honneur me vient alors que je me trouvais au bord d’un précipice.

Depuis plusieurs mois, je suis hantée par la même question chaque fois que je m’assieds pour écrire.

Qu’est-ce qui est assez important?

Des fois, je me sens submergée. Je me sens comme un récepteur de radio trop sensible pour entendre seulement une chose. Et nous vivons dans le bruit. Chaque fois que je m’assieds pour écrire, j’entends, en plus du grésillement de la radio, un million d’appels de détresse. La justice bafouée. Le plastique dans les océans. Les fusillades et les mensonges.

Et même si je pense que mon travail est ma vie, des fois, ça me semble impossiblement petit. Mon esprit, mon cœur me semblent incroyablement petits. Ces jours-ci, il me semble que rien entre le bout de mes doigts et un clavier ne peut créer plus qu’un murmure.

Et, je reviens à ce monde et j’entends ce que Marcus a dit du théâtre.

La communion.

Mettons les choses au clair – Je suis une millenniale et le cynisme est quasiment une fonction physique. Alors la première fois que j’ai entendu Marcus prononcer ce mot, j’ai eu une réaction de teenager parce que c’était ohmygodsooooo hyperbolique et comme tellement intense, jeeeez.

Intense. On m’a dit que je suis intense – surtout dans le sens péjoratif – toute ma vie. Les gens semblent prendre plaisir à me dire que je vais changer, que je vais abandonner, que je vais voir les choses comme elles sont. Et que beaucoup de mes premiers écrits avaient une couche protectrice de noirceur et de cynisme.

Parce que pour comprendre le théâtre – ce que nous faisons – en tant qu’acte de communion, un acte qui restaure et transforme et relie – est presque trop beau à ressentir.

Travailler avec Marcus – en plus de donner lieu aux éternelles (du moins je le pense) et hilarantes blagues de Génération X contre millenial– a exigé que je me hisse au niveau du défi.

Pour créer ce qu’il fait – un travail à la fois drôle, surprenant, poignant, brouillon et révélateur– demande beaucoup à un artiste. Approcher son travail le cœur ouvert, mis à nu. Voir non seulement le bon côté du pire des mondes mais le tout dans sa complexité.

Croire que nous pouvons nous transformer et nous restaurer par des actes de communion exige plus de courage que de cynisme. Il faut du courage pour croire que ce qui se passe ici, autour de nous, est assez important.

Je sens maintenant naître en moi une sorte de détermination radicale – Je travaille à un manifeste mais je suis trop timide pour le partager. Alors, j’imagine que je ne suis pas encore si radicale que ça. Mais voici ce que je peux vous dire pour le moment.

La détermination n’est pas de la naïveté.

La détermination est difficile à atteindre et à protéger.

Serais-je suffisamment déterminée pour croire que nous pouvons, par l’écriture, créer un monde peuplé de toutes sortes de gens que nous connaissons et aimons dans nos communautés, que nous pouvons renverser les systèmes de pouvoir qui nous forcent au silence et nous oppriment; qu’à travers le grésillement de la radio nous pouvons entendre le son de l’humanité et de l’espoir?

Ohmigod, c’est comme, presqu’assez pour me faire frémir.

Presque.

Merci, Marcus. Merci à la famille Siminovitch pour me rappeler à quel point ce travail peut être important.

Merci à tous.

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Max-Otto Fauteux

Max-Otto Fauteux

Protégé, 2018

Image : Nom, Titre, Description

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Mr. Fauteux Scénographe diplômé de l’École nationale de théâtre du Canada, promotion 2010. Dès sa sortie de l’école, Max-Otto œuvre de concert avec plusieurs grands noms de la scène théâtrale montréalaise. On découvre ses dispositifs scéniques sur une multitude de scènes du Québec et du Canada, ainsi qu’en France et en Belgique. Ailleurs, on retrouve régulièrement son approche visuelle en co-création avec d’autres artistes, musiciens, chorégraphes et architectes, ou encore à l’écran à la direction artistique. « La plateforme de création est toujours source d’inspiration », dit-il. Depuis le début de sa carrière, Max-Otto aspire à collaborer avec des créatrices et des créateurs qui tendent à célébrer des textes et des idées contemporaines ou d’avant-garde.

Discours d’acceptation

Merci.

Stéphanie.

Chère fée marraine

Je sais le privilège d’être ici avec toi ce soir.

Et je mesure l’ampleur de ma chance.

On s’est rencontrés en 2014.

EspaceGo présentait back-à-back tu iras la chercheret cinq visages pour Camille Brunelle

2 textes de Guillaume Corbeil que j’ai eu l’honeur de mettre en espace.

2 sculptures desquelles j’étais très fier.

Vous avez vu quelque chose en moi, et s’en suivit notre première collaboration.

Sur Lumières Lumières Lumières je vous rencontrais toi et Denis pour la première fois.

Je suis pas facile à intimider mais je suis impressionnable.

Et vous m’avez impressionné.

J’ai grandis sur les plateaux de cinéma ou j’ai découvert l’envers du décors.

Enfant j’ai été frappé par la poésie de l’art éphémère. Par sa beauté nostalgique.

Jusqu’à mon passage à l’école nationale j’avais toujours imaginé le quatrième mur comme un écran, alors je ne m’attendais pas a tomber amoureux de la salle de répétition. De la boîte noire. De l’audience.

En tout cas pas au point d’y forger ma voix de concepteur visuel. Et pourtant !

Je suis né dans un univers de curiosité et de fantaisie. Et je le dois à 2 individus que j’aimerais remercier.

Ils ne sont plus là pour m’entendre mais je ne manquerai pas cette occasion merveilleuse de les saluer.

À ma mère qui m’a appris à lire, à écouter et à saisir.

Et à mon père qui m’a appris à regarder, à inventer et à agir.

Merci.

Traverser l’existence n’est pas chose facile. Pour qui que ce soit.

Et chacun/chacune d’entre-nous a le devoir de choisir sa monture.

Comme toi Stéphanie, c’est dans la création que je trace mon chemin.

On a pas choisi la route la plus évidente, mais certainement la plus fascinante.

C’est complètement troublant de me retrouver ici, sans autre motif que la confiance que tu portes en mon travail.

Je prends très au sérieux ton soutien et je m’engage à l’investir à préciser mon art et élargir mes horizons.

Aux fondateurs du Prix Siminovitch,

Les mots manquent pour exprimer notre gratitude face à votre générosité.

Votre organisation est synonyme d’espoir pour mes pairs et moi.

Un merci particulier à Ginette Noiseux, à Martin Faucher et à Denis Marleau.

Finalement, aux artistes avec lesquels j’ai eu l’honneur de réfléchir et de dessiner depuis l’an 2010, aux metteurs en scène, chorégraphes, musiciens et plasticiens, tout domaine confondus,

MERCI.

C’est en co-création qu’on se construit.

Je vous souhaite une super soirée !

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Actualités Simi

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Joelle Peters

Joelle Peters

Protégée, 2020

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Joelle Peters is an award-winning Indigenous (Anishinaabe) actor and playwright working in theatre, television, and film. She is the current Artistic Director of Native Earth Performing Arts. Her plays include Niizh, Frozen River (co-written with Michaela Washburn and Carrie Costello), and do you remember? Joelle has performed at theatres and festivals across the country, including the Stratford Festival, SummerWorks, Thousand Islands Playhouse, Western Canada Theatre, and more.

She appears in the hit TV show Shoresy (Crave/Hulu), the film In Her City (Raven West Films Ltd.), and Web of Lies (Discovery+). Joelle has also narrated multiple audiobooks for Penguin Random House Canada.

In 2020, she was selected as the playwriting protégé for the Siminovitch Prize by laureate Tara Beagan. In 2021, Frozen River received the Sharon Enkin Plays for Young People Award at the annual Tom Hendry Awards. In 2023, the premiere production of Niizh was nominated for four Dora Mavor Moore Awards.

Keep up with Joelle at joellepeters.ca.

Discours d’acceptation

Boozhoo. Wow, que de montagnes russes cette année! Personne n’aurait pu prédire à quel point nos vies changeraient en 2020. Je me souviens de mèmes qui disaient « 2020 sera notre année! », mais les vrais mèmes de 2020 parlent de masques, de disinfectant et de fin du monde. Il y a un an, je venais de finir un spectacle et je travaillais à la billetterie de Native Earth Performing Arts.

Cette année, je sors peu de chez moi, au grand bonheur de mon chien. Je n’ai plus d’heures à la billetterie parce que tout est en ligne. Mes spectacles ont été annulés ou remis aux calendes grecques, et on me passe un écouvillon dans le nez de temps à autre. Alors quand Tara m’a annoncé qu’elle m’avait choisie comme protégée, j’étais sous le choc, surprise… C’est encore le cas. Quelle année incroyable.

J’ai rencontré Tara en 2015 au Debajehmujig Creation Centre de Manitowaning (Ontario). Elle m’a totalement conquise, non seulement comme dramaturge, metteure en scène et mentore, mais aussi comme personne. Tara est perspicace, bienveillante, brillante et drôle, et j’admire beaucoup sa façon d’aborder les histoires. Elle se bat pour ses convictions et inspire les autres, et j’ai bien hâte de voir ce que l’avenir nous réserve.

Chi miigwetch à Tara, pour avoir cru en moi et en mes histoires, à l’équipe du Prix Siminovitch et à la famille Siminovitch pour ce grand honneur. Miigwetch à mes anciens professeurs et à mes mentors pour ce qu’ils m’ont généreusement transmis. Miigwetch à mes parents, Clint et Julie, et à mon frère Dylan pour leur amour et leur soutien. Miigwetch à mes amis et à cette terre qui m’héberge et qui m’inspire. J’espère qu’un jour j’inspirerai à mon tour la jeune génération comme Tara l’a fait pour moi et bien d’autres. Merci.

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Karen Hines

Karen Hines

Finaliste, 2020

Image : Nom, Titre, Description

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Biographie

Les riches œuvres satiriques de Karen Hines ont fait le tour du monde : de Toronto à Kuala Lumpur, ses pièces et « petits films » ont emballé la critique, charmé et provoqué les auditoires, et confirmé sa réputation comme « l’une des artistes les plus originales de Toronto » (Toronto Life) et « l’un des joyaux du théâtre canadien » (Toronto Star). Élevée par des scientifiques, Hines propose une perspective singulière sur la vie moderne en combinant des éléments aussi disparates que le réalisme magique, le féminisme et le marketing rose, l’immobilier et les changements climatiques. Elle est l’auteure de sept pièces primées, toutes publiées chez Coach House Books, et a été deux fois citée pour un Prix littéraire du Gouverneur général (pour Drama: Pilot Episode et pour la trilogie Pochsy Plays). Hines a par ailleurs collaboré au développement de nombreuses productions d’autres artistes, et est depuis longtemps directrice de Mump & Smoot, un duo qui produit des spectacles d’horreur et de comédie pour adultes. Parmi ses récents projets, notons son microsolo théâtral Crawlspace, et All the Little Animals I Have Eaten, qui devait être créé à Toronto lorsque la pandémie a commencé. Hines écrit actuellement de nouvelles pièces, y compris le quatrième volet de la série Pochsy. Son style inusité, qui allie comique et bouffonnerie, lui a valu la réputation d’auteure qui offre au public un divertissement mordant, hilarant et provocateur.

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